Les PPRmvt dans le Var

Mis à jour le 28/09/2023

Les mouvements de terrain sont des déplacements, plus ou moins brutaux, du sol ou du sous-sol, soit d’origine naturelle, soit résultant d’activités humaines (origine anthropique). De nombreux paramètres conditionnent l’apparition et le développement des mouvements de terrain (géologie, hydrogéologie, urbanisation, etc...) .

Un peu de géologie...

Le Var est partagé par la dépression permienne (moins de 280 millions d'années) qui s'étend de Toulon à la vallée de l'Argens.
Au nord de cette dépression, se développent des terrains meubles et fragiles du Trias. Ils sont le siège de mouvements de terrain en raison des arrivées d'eau sur des terrains calcaires dominants et de la présence de gypse (pierre à plâtre) qui se dissout rapidement.
Plus au nord et à l'ouest, on trouve les calcaires du Jurassique et du Crétacé. Ces terrains sont également le siège de mouvements de sols.
Au sud de la dépression permienne, les terrains métamorphiques et cristallins constituent un socle puissant. Ce sont les massifs des Maures et de l'Estérel. De par leur dureté, ils sont peu sensibles à la sismicité. Par contre, les terrains feuilletés (schistes) sont plus sensibles aux risques naturels de mouvements des sols.


Qu'est ce que le risque mouvements de terrain ?

L’aléa :
c'est la manifestation d’un phénomène naturel d’occurrence et d’intensité données.

L’enjeu :
c'est l’ensemble des personnes et des biens susceptibles d’être affectés par un phénomène naturel.

Le risque majeur :
c'est la conséquence d’un aléa d’origine naturelle ou humaine, dont les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionner des dégâts importants et dépasser les capacités de réaction des instances directement concernées.

Schémas décrivant le risque d'éboulement de falaise avec une maison sur le terrain

On distingue quatre types de mouvements de terrain :
1 Les affaissements et les effondrements

Ces phénomènes sont liés à la présence de cavités souterraines.

Les affaissements
sont des dépressions topographiques en forme de cuvette dues au fléchissement lent et progressif des terrains de couverture.S’ils ne présentent, en général, pas de risque pour les personnes, ils peuvent avoir des conséquences sur les ouvrages en surface, allant de la simple fissuration jusqu’à la ruine complète.


La maison est aspirée par la cavité

Les effondrements
résultent de la rupture des appuis ou du toit d’une cavité souterraine, rupture qui se propage jusqu’en surface de manière plus ou moins brutale, et qui détermine l’ouverture d’une excavation grossièrement cylindrique.
Les effondrements ont un caractère soudain, augmentant ainsi la vulnérabilité des personnes.
En plus des risques sur les infrastructures, ces mouvements ont des conséquences économiques.
Leur survenue entraîne des coûts dus aux réparations, ainsi qu’éventuellement à l’arrêt des activités du secteur concerné.


Pierres qui chutent
2 Les éboulements et les chutes de pierres et de blocs

L’évolution naturelle des falaises et des versants rocheux engendre des chutes de pierres et de blocs ou des éboulements en masse. Les blocs isolés rebondissent ou roulent sur le versant, tandis que, dans le cas des éboulements en masse, les matériaux « s’écroulent » à grande vitesse sur une très grande distance. La forte interaction entre les éléments rend la prévision de leurs trajectoires et rebonds complexe.
Ce phénomène possède un caractère soudain, d’où un risque conséquent pour les personnes.
Ces mouvements de terrain ont des conséquences sur les infrastructures (bâtiments, voies de communication, etc.), allant de la dégradation partielle à la ruine totale.


Le terrain s'affaisse
3 Les glissements de terrain

Il s’agit du déplacement lent d’une masse de terrain cohérente le long d’une surface de rupture.
Les vitesses d’avancement du terrain peuvent varier jusqu’à atteindre quelques dizaines de centimètres par an.
Lorsqu’il y a rupture, ces vitesses peuvent atteindre quelques mètres par jour durant la période la plus active.
Les populations sont plus vulnérables aux glissements de terrain soudains, comme les coulées boueuses, mais les victimes restent rares.


Les maison se fissurent quand le sol gonfle
4 Les retraits-gonflements des sols argileux

Les retraits-gonflements se développent dans les argiles, de manière plus ou moins conséquente suivant le type d’argile.
Ils sont liés aux variations en eau du terrain.
Lors des périodes de sécheresse, le manque d’eau entraîne un tassement irrégulier du sol en surface : on parle de retrait.
À l’inverse, un nouvel apport d’eau dans ces terrains produit un phénomène de gonflement.
Les variations de teneur en eau des terrains sont un paramètre essentiel conditionnant l’intensité du phénomène de même que la proximité d’arbres ou d’arbustes.


La lenteur et la faible amplitude du phénomène le rendent sans danger pour l’Homme.
Néanmoins, l’apparition de tassements différentiels peut avoir des conséquences importantes sur les bâtiments. Le simple respect de règles de construction suffit la plupart du temps à éviter les dommages. Des mesures simples, telles que l’étanchéification des pourtours des maisons ou la destruction d’arbres trop proches des habitations en zone sensible, peuvent être mises en œuvre.
Le phénomène de retrait gonflement a été intégré au régime des catastrophes naturelles mis en place par la loi n°28-600 du 13 juillet 1982.
Plus de 5 000 communes françaises, réparties sur 75 départements, ont été reconnues
en état de catastrophe naturelle du fait d’un retrait-gonflement, plaçant ce risque naturel au deuxième rang des causes d'indemnisation, juste derrière les inondations.


Les plans de prévention du risque mouvements de terrain PPRmvt dans le Var :

Afin de réduire les dommages lors des catastrophes, les plans de prévention des risques (PPR), institués par la loi Barnier du 2 février 1995ont pour vocation de maîtriser l’aménagement du territoire, en évitant d’augmenter les enjeux dans les zones à risque et en diminuant la vulnérabilité des zones déjà urbanisées voir l’article L562-1 et suivants du Code de l’Environnement .


Le déroulement d’un PPRmvt :

Dans un premier temps, les PPRmvt impliquent un repérage des zones vulnérables exposées aux aléas.

Dans ces zones, les PPRmvt prescrivent des mesures d’urbanisme qui seront transcrites dans les plans locaux d’urbanisme (PLU), telles que la maîtrise des rejets d’eaux pluviales et usées.
Des mesures constructives, telles que l’adaptation des fondations au contexte géologique, peuvent également être préconisées. Le PPRmvt peut imposer des travaux pour réduire la vulnérabilité des biens existants, que ces travaux soient individuels ou collectifs.
La diversité des phénomènes de mouvements de terrain implique que des mesures techniques spécifiques soient mises en œuvre au cas par cas lors de la construction du bâtiment. Afin de définir ces mesures, on prescrit ou on recommande une étude géotechnique dans les zones susceptibles d’être affectées par des mouvements de terrain.

Il est souvent difficile d’arrêter un mouvement de terrain après son déclenchement ;toutefois, pour les phénomènes déclarés et peu actifs, il est possible de mettre en œuvre des solutions techniques afin de limiter le risque, à défaut de le supprimer.
Traiter l’aléa ne supprime donc pas définitivement le risque ; en conséquence, le meilleur moyen de prévention contre les risques de mouvements de terrain est d’agir sur la réduction de la vulnérabilité des enjeux, c’est-à-dire sur la limitation des éventuels dommages.
La prévention regroupe l’ensemble des dispositions à mettre en œuvre pour réduire l’impact d’un phénomène naturel prévisible sur les personnes et les biens.
En matière de mouvements de terrain, si des mesures de protection ont pu être mises en place, elles ne sont efficaces que pour un événement d’intensité limité.

La prévention permet de réduire la vulnérabilité au sein de ces secteurs, par l’information des populations, l’adoption de mesures d’urbanisme ou de mesures constructives conjointement à l’étude et la surveillance de mouvements actifs.


Les actions de protection sont multiples et varient d’un phénomène à l’autre :
picto graphisme

pour les tassements et gonflements du sol :
reprise en sous-œuvre des bâtiments, éloignement des rejets d’eau et des arbres des habitations

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pour les glissements de terrain :
drainage pour évacuer l’eau du sol, réalisation d’ouvrage de soutènement pour s’opposer au
déplacement du terrain

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pour les chutes de blocs :
mise en place d’ouvrages d’arrêt (merlons) purge et stabilisation des masses instables

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pour les coulées boueuses :
drainage des sols, végétalisation des zones exposées au ravinement, correction torrentielle

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pour l’érosion littorale :
mise en place d’enrochements, d’épis, etc

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pour les effondrements de cavités souterraines :
renforcement ou comblement des cavités, fondations profondes

Du béton est coulé dans la grotte
Pour en savoir plus :

Rendez vous sur le site le la DREAL PACA et télécharger le classeur "mouvements de terrain".