Le port militaire et la propulsion nucléaire

Mis à jour le 03/05/2023
propulsion navale

La ville de Toulon abrite le premier port militaire de la Méditerranée. La base navale de Toulon est à la fois un site industriel de premier plan, mais aussi un port de projection d’importance majeure pour les intérêts de la France. En effet, elle abrite 70 % de la flotte française, dont les six sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) et le porte-avions "Charles de Gaulle". Ces bâtiments ont pour particularité commune de fonctionner avec une propulsion nucléaire.

Avec l’avènement du nucléaire, la propulsion navale est entrée dans une nouvelle ère, caractérisée notamment par une augmentation considérable de l’autonomie des navires équipés d’une propulsion nucléaire. Ainsi, si l’autonomie des bâtiments classiques est limitée à quelques semaines par la capacité de leurs soutes à combustible, celle des bâtiments à propulsion nucléaire peut se compter en années, rythmées par les périodes d’entretien indispensables au maintien à son plus haut niveau de la disponibilité des installations nucléaires embarquées.

Un contrôle permanent. En effet, la maîtrise de cette technologie, si elle apporte un avantage opérationnel considérable, nécessite en contrepartie le respect d’exigences réglementaires et techniques très strictes en matière de sécurité nucléaire, identiques à celles mises en œuvre dans le domaine civil (EDF, AREVA NC…). Et tout comme les autres acteurs dans ce domaine, la marine, deuxième exploitant nucléaire en France, est soumise à un contrôle permanent de ses activités et de ses installations.

nucléaire

Des moyens humains et matériels spécifiques. Pour la défense, cette mission de contrôle est confiée au délégué à la sûreté nucléaire de défense (DSND). Il est chargé d’étudier et de proposer au ministre de la défense, la politique de sécurité nucléaire applicable aux installations et activités nucléaires intéressant la défense. Dans ce cadre, le DSND dispose des moyens humains et matériels spécifiques et peut s’appuyer sur des organismes experts dont l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Le DSND dispose également d’inspecteurs chargés de vérifier la bonne application de la politique de sécurité nucléaires dans les installations de la défense.

Une surveillance au sein de la base La marine, comme tous les autres exploitants, doit démontrer à l’autorité de sûreté que ses activités nucléaires n’ont pas d’impact sur la population et l’environnement. Pour cela, elle met en œuvre, sous l’autorité du préfet maritime, une surveillance environnementale au sein de la base navale, mais également dans un rayon de 25 km autour du site. Les résultats issus de cette surveillance sont contrôlés par les autorités de sûreté (civile et militaire) et rendues publiques.
Par ailleurs, elle doit également démontrer qu’elle est capable, à tous moments, de mettre en œuvre les moyens humains et matériels nécessaires pour mettre en situation sûre en cas d’incident ou d’accident, les installations nucléaires qu’elle exploite. Pour cela, elle met en œuvre une organisation de crise et réalise régulièrement des exercices de sécurité nucléaire.

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