Pourquoi un débit réservé ?


Pour garantir le partage équitable de la ressource en eau entre les différents usages :

L’eau fait partie de notre quotidien. Tout ce que nous produisons et consommons a besoin d’eau pour exister, d’où l’importance du partage équitable de la ressource en eau entre les différents usages (respect des écosystèmes et fonctionnement écologique, de la vie aquatique, des besoins en eau potable, irrigation, hydroélectricité et industries, loisirs...).
Le débit réservé doit garantir ce partage équitable de la ressource en eau indispensable pour tous et pour tous les usages.

Pour préserver la vie animale et végétale le long du cours d’eau :

Le fonctionnement écologique est considéré comme un usage de l’eau à part entière. Cet objectif environnemental nécessite la conservation d’une quantité d’eau minimale, nécessaire et suffisante à la survie de la plupart des organismes aquatiques et aux services écologiques normalement rendus par le cours d’eau.
La conservation d’un minimum d’eau est en effet parfois une condition utile ou nécessaire à la conservation d’espèces patrimoniales, éventuellement menacées, dans le cours d’eau, sur ses berges ou dans les zones humides ou connexes en dépendant.
Pour certaines espèces aquatiques migrant au printemps ou en automne ou (rarement) en été, cette eau « réservée » peut être vitale. En saison de reproduction, cette eau est nécessaire à la protection des frayères (qui ne doivent pas être hors d’eau).

Pour alimenter les nappes superficielles et souterraines :

Sur des sols imperméables (argile par exemple), le débit réservé contribue à alimenter la nappe superficielle, au moins dans le lit mineur.
Sur les sous-sol et substrats perméables ou assez poreux pour laisser s’infiltrer l’eau, la hauteur d’eau maintenue dans la rivière ou en amont des barrages, seuils ou embâcles naturels joue un rôle important et parfois majeur pour l’alimentation des nappes.

Pour assurer la sécurité publique des biens, des personnes, et de la vie autour du cours d’eau :

Depuis longtemps, des dispositifs légaux ou coutumiers permettaient de limiter les effets des éclusées ou de la levée trop brutale d’un vannage (qui autrefois pouvait endommager les roues de moulins ou certains mécanismes de ces mêmes moulins en aval). L’ouverture trop brutale d’un vannage doit être évitée pour limiter l’importance de la vague qu’elle libère, qui peut être destructrice pour la vie animale et végétale autour du cours d’eau ou la sécurité des biens et des personnes dans le cas des grands barrages.